(pseud 
                    of Jeanne Joséphine Marie Spallarossa, Mme Alexandre Bernhardt  
                    — dite Mme Bernard de Laroche) 
                    
                    Jeanne Joséphine Marie Spallarossa, est fille de Jean Baptiste 
                    un officier corse de Bastia, décoré de la Legion d'Honneur 
                    qui  en 1848 epouse Elisabeth Marie Martine de GILIBERT 
                    DE MERLHIAC, issue 
                    d'une grande lignée corrézienne, descendante de Henri de la 
                    Tour d'Auvergne.   
                    Rivière 
                      eut deux frères: Edouard Jean Charles (b. 
                      Paris 1863) et Nicolas Guillaume (b. Blois 1849. ) et deux soeurs Marie Elisabeth Augustine et Aimable Elizabeth 
                      Angèle (b. Colmar 1854). Les deux garçons ne continueront pas les glorieuses traditions 
                      ni militaires ni aristocratiques de la famille: Jean Charles 
                      de profession "comptable" épousa en 1892 sa convivente une 
                      blanchisseuse illégitime et en 1900 après son divorce, une 
                      couturière, fille d'un terrassier; Nicolas "employé", epousa, 
                      comme son frère, une couturière à Paris en 1880.
                      
                      Elle est petite-fille du lieutenant de vaisseau Marie Martin 
                      Guillaume de Gilibert de Merlhiac, (1789-1873) Officier de marine, 
                      puis dramaturge , auteur de mélodrames, de tragédies lyriques, 
                      de vaudevilles. Il quitta la marine pour des raisons de 
                      santé à vingt-neuf ans et se consacra à la littérature. 
                      Il écrivit des pièces de théâtre et collabora à la Quotidienne, 
                      au Lycée, aux Lettres champenoises. Martin 
                      Guillaume fut le dernier Gilibert de Merlhiac.
                    Son 
                      mari Alexandre (n. Paris 1832) 
                      était ingénieur civil, inspecteur général d'Assurances. 
                      Avant leur mariage ils vécurent ensemble à Paris, rue de 
                      Chateaudun et à Vincennes, rue Plateau, 21 où ils se marièrent 
                      le 7 juin 1887.
                      En 1882 ils eurent une fille illégitime Marthe Suzanne qu'ils 
                      reconnurent mais qu'ils légitimèrent seulement à la date 
                      de leur mariage. Ils divorcèrent en 1899. 
                      
                      Alexandre lui même était fils illégitime de Caroline Marguerite 
                      Bernhardt et de père inconnu (comme sa soeur Alexandrine 
                      née en 1826). Il resta orphelin a cinq ans mais il reussit 
                      à faire des etudes et à se diplomer peut-être avec l'aide 
                      de sa famille ou du pere "inconnu". 
                    Joséphine 
                      passe son enfance dans le Limousin entre les Gilibert dans 
                      leur fief de Merlhiac, hameau de la commune de Saint Viance, 
                      et une branche Spallarossa implantée a Cublac. Elle fut 
                      elevée à la Maison de la Légion d'Honneur à Saint-Denis. 
                      Elle perd son père en 1863. 
                    A 
                      la fin de ses études la famille habite Paris, rue Blanche 
                      94 (IX). Mme Spallarossa reçoit une toute petite pension 
                      militaire d'environ 3000fr par/an. Elle meurt en 1873, a 
                      l'Hôtel-Dieu, Nôtre Dame, a l'âge de cinquante-deux ans. 
                       Le pension se réduit à  1330/an payée aux enfants 
                      mineurs. Avec l'aide de la famille Charles Edouard entames 
                      des études en médecine qu'il ne finira pas; en 1901 il est 
                      comptable au secrétariat général de l'œuvre des enfants 
                      tuberculeux d'Ormesson. Sans fortune, il faut gagner sa 
                      vie n'importe comment.
                      
                      Douée de talent littéraire comme son grand-père, pour gagner 
                      sa vie, Jacqueline commence à ecrire. Elle connait   
                      Bernhardt de vingt ans son ainé. Elle assume le nom de Mme 
                      Bernard de Laroche: Bernard sonne comme Bernhardt, le petit 
                      "de" confirme la respectabilité de la jeune femme. Laroche 
                      est un petit village dans le canton de Larche où son grand-père 
                      Merlhiac avait fait des fouilles archeologiques. 
                    
                    Sous 
                      ce nom elle collabore a Les Veillées des Chaumières 
                      pour Blériot, et se lie d'amitié  avec Raoul de Navéry 
                      avec qui elle écrit  sous le nom B. de Laroche Les 
                      Femmes malheureuses, et Le Roman d'un honnête homme, 
                      qui seront repris par H. Gautier, dans la Collection Blériot. 
                      
                      Elle écrit des récits historiques comme  La Flèche 
                      mystérieuse, 1885, Paris héroïque, 1886,   
                      Miriam. La Grèce patriotique, 1886, tous publiés 
                      à Limoges chez M. Barbou.
                      
                      Plus tard elle adoptera le pseudonyme Jacqueline Rivière 
                      en souvenir du Commandant  Henri Rivière  un officier 
                      de marine français décapité par les chinois en 1883 durant 
                      la campagne française au Tonkin, le sujet de son livre Les 
                      Français au Tonkin, 1886. Henri Rivière était ami de 
                      famille: il était lié à Marie Martin Guillaume de Gilibert 
                      de Merlhiac, le grand père de Jacqueline, non seulement 
                      par leur profession d'officiers de marine, mais parce que 
                      comme dit un rapport confidentiel sur lui  "il 
                      parait intéressé outre mesure à la poésie et à la littérature"  
                      Bien qu'ayant été toute sa vie officier de la Marine 
                      française, Henri Rivière qui avait des ambitions littéraires, 
                      fut journaliste pour La Liberté, et contribua à 
                      la Revue des deux mondes. Une vraie source d'inspiration 
                      pour la jeune Jacqueline. 
                      
                      Avec le nom Mme  B. de Laroche 
                      elle s'était crée une identité qui finit pour devenir légale. 
                      (voir Alcanter de Brahm) puisque ce fut sous ce nom que 
                      la SDGL —  dont elle faisait partie comme adhérénte 
                      — annonça sa mort à la séance du 23 Février 1920. Sa fille 
                      Suzanne aussi est classée comme "Suzanne Rivière pseud. 
                      of Susanne de Laroche" dans le Copyright Catalogue 
                      de 1942 de la Library of Congress, qui reporte les vrais 
                      noms des auteurs. 
                      
                      Rivière était une femme "liberée" de la chaîne du mariage 
                      (comme de Navery) qui prêchait le travail des femmes pour 
                      qu'elles aient une indépendance financière et ne soient 
                      pas à la merci d'un mari.  C'est le sujet de son roman 
                      "La Greffe d'or". H. Gautier, (s. d.). Elle fut un bon example 
                      des ses idées puisqu'elle travailla jusqu'à sa mort a l'age 
                      de 69 ans.
                      
                    En 
                      1905 Bernard de Laroche (Mme Jeanne Bernhardt) vit 
                      au 21, rue Rousselet, impasse calme et tranquille du 7me, 
                      fréquentée par de nombreux artistes. Henri Gautier la choisit 
                      comme directrice de son nouvel hebdomadaire La Semaine de 
                      Suzette. Elle a montré son abilité son serieux et ses 
                      capacités d'organization comme rédactrice aux Veillées des 
                      Chaumières. Sous le nom Tante Jacqueline elle signe sur 
                      la Semaine la rubrique Lettres d'une Tante, l'editoriale 
                      porte-drapeau officiel des dogmes morals religieux et politiques 
                      de La Semaine. Comme son homologue Tante Mad (M.Giraud) 
                      , elle est divorcée. Elle a vecut en concubinage et a eu 
                      une fille illégitime, un passé qu'on cache soigneusement 
                      pour ne pas scandaliser les mères des petites Suzettes. 
                      
                    Mais 
                      élevée dans la discipline stricte de l'institution de la 
                      Légion d'Honneur, Tante Jacqueline a le sens du travail 
                      bien fait et approfondi et dès son lancement, elle fait 
                      de la Semaine de Suzette un journal captivant et très attrayant 
                      pour les petites lectrices et cet effort ne se démentira 
                      pas. Aussi lors de sa mort subite en 1920, La Semaine de 
                      Suzette lui dédiera une nécrologie élogieuse et méritée. 
                      
                    Dans 
                      le premier numero de La Semaine de Suzette, Jacqueline 
                      Rivière fit les textes de la première parution de Bécassine. 
                      On lui fait credit d'avoir inventé le personnage. Elle eut 
                      aussi l'idée de dessiner un trousseau pour la poupée Bleuette. 
                      
                      
                      Dans la Lettre d'une Tante, Semaine de Suzette du 
                      13 Dec. 1906 Rivière-Tante Jacqueline fait une reference 
                      indirecte à son passé limousin: «J'avais une soeur de lait 
                      qui s'appellait Mariette: un jour, voulant lui faire un 
                      cadeau je lui dit: "Je veux te donner un robe: comment la 
                      veux-tu?" La fillette toujours habillée de pieces et de 
                      morceaux, ne pensa pas qu'on put couper une robe à même 
                      un rouleau d'etoffe. Elle repondit naivement: "De quoi je 
                      la veux demoiselle? des petassons donc!" Le petassons en 
                      Limousin sont de petits morceaux.» 
                        
                      
                      Proposée par Henri Gautier, elle fut decorée de la Legion 
                      d'honneur pour ses services a l'éducation de la jeunesse.
                      
                      Sa fille Suzanne fut aussi écrivaine avec les pseudonimes 
                      de Arlette de Maillane et Suzanne Rivière (voir). 
                    (source: The Rutheford-Pemberton 
                      Fund, Exeter University, Department of Foreign Literature 
                      & Annuaire des gens de lettres et des dessinateurs)
                    Merci à Mme Aline 
                      Lefebvre ENTRAIDE-19 Brive-la-Gaillarde